Recherche et éthique (proposé par N Journet)

Ce débat vise à échanger autour de la notion d'éthique en termes de pratique de nos recherches et de publications. Plusieurs articles publiés par le CNRS ou des journaux destinés à un plus large publique montrent que le monde scientifique est touché par ce phénomène amenant parfois à fabriquer de faux résultats, à en falsifier ou plagier du contenu. Récemment la CERNA a proposé une formation doctorale très intéressante à ce sujet. INRIA Montpelier a proposé une liste d'actes et de principes visant à mener un processus de publication éthique.

Lors de ce débat nous vous proposons donc d'échanger autour de votre conception de l'éthique. Nous aborderons en priorité des sujets autour de l'éthique de la publication : falsification des résultats, reproductibilité des tests, partage des bases de test ou du code, degré de connaissance de l'article de chaque auteur, limite entre citation et plagiat, la tentation de l'auto-plagiat, augmenter artificiellement son nombre de publications, faire une review serieuse, publier dans des conférences de qualité, ... Il est tout à fait envisageable d'étendre ce débat à l'éthique de l'encadrement doctoral, l'éthique du recrutement d'enseignant-chercheur, l'éthique de la constitution de son CV de chercheur, ...

Quel avenir pour la thématique ‘Ecrit et Documents’ ? (proposé par JY Ramel)

En quelques années, ce que l’on nomme communément « Ecrit et Document » me semble avoir fortement évolué. Les documents papiers tels que ceux que l’on traitait lors de nos travaux de thèses (nous, chercheurs séniors actuels) : rétro-conversion de schémas, analyse de structures de documents imprimés ou de lettres manuscrites, reconnaissances des montants de chèques ou d’adresses postales, … ont aujourd’hui quasiment disparu pour laisser place aux documents électroniques dynamiques et à l’écriture électronique (tablettes, emails, sms, capture vidéos, appli web …). Il me semble, mais l’on pourra en débattre lors de cet atelier, que ces évolutions doivent amener à la remise en cause de certains axes de recherche de la communauté : est-il toujours pertinent de chercher à améliorer les techniques de binarisation ou de (pré-)traitement bas niveau, de reconnaissance de symboles, caractères, formes isolés à l’heure du ‘zéro papier’ et à l’heure ou les techniques de Deep Learning produisent des résultats stupéfiants sur des images naturelles très complexes ? En étendant et ouvrant un peu les axes de recherche de la communauté « Ecrit et Document », il me semble pourtant qu’elle puisse toujours constituer un champ très riche d’investigation couplant des problématiques d’analyse d’images/vidéos et de reconnaissance des formes et apprentissage dans le but d’extraire des connaissances ou d’interagir avec des données hétérogènes et dynamiques (plutôt que de retro-convertir des documents papier). On parlera alors plutôt d’ingénierie du document (Document Engineering), de systèmes de lecture (Robust Reading System) ou d’interaction Homme document. Outre ces questions philosophiques, cet atelier pourra aussi être l’occasion de s’interroger sur des questions plus terre-à-terre, telles que :

• Cette communauté constitue-t-elle uniquement un domaine applicatif très riche dans lequel les chercheurs d’autres communautés viennent partager leurs expériences ?
• L’Ecrit et le Document n’est-il plus pour très longtemps un champ de recherche mais plutôt un secteur prometteur de débouchés industriels ?
• Autour de quels nouveaux services et besoins sociétaux gravitant autour des compétences présentes dans la communauté faudrait il se focaliser dans l’avenir ?
• Faut-il faire évoluer l’écosystème des conférences et journaux couvrant cette thématique ?
• Faut-il changer l’intitulé de cette thématique ? Des propositions ?